samedi 2 avril 2011

Classe d'anatomie pour le financement des cellules souches

From 05 August 2010 StemCells&AtomBombs: Atomic lessons for stem cell funding

Dans mon dernier post, gaspillage, j'avais promis de proposer une solution alternative efficace pour financer, administrer et organiser les recherches sur les cellules souches. C'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui.

Je pense que la plupart des gens ne voit pas les alternatives possibles à l'approche actuelle, que l'on peut résumer comme cela. Prenez les fonds publics (vos taxes) et divisez-les en petites sommes à répartir entre plusieurs universités et centres de recherche privés différents. Les centres de recherche privés essaient alors d'attirer des investisseurs privés pour réunir encore plus d'argent et les universités collaborent avec les centres de recherche privés. Ce que j'écris est-il vrai ? Regardez ce avec quoi les "institutions" sont financées rien qu'en Californie.

Mais comme il est question de profits privés, personne ne veut partager ses informations. Alors, tous les centres de recherche privés et les universités avec un certain appétit pour les fonds publics (vos taxes) commencent à réclamer davantage de fonds pour la recherche et nous, le public, en particulier ceux souffrant de maladies pouvant être soignées par des cellules souches, ajoutons nos voix pour demander plus d'argent. Quelquefois, le public s'implique même un peu plus en essayant de réunir des dons qui seront de nouveau divisés en de petites parts entre des entreprises privées qui ne coopéreront jamais parce que leurs performances sont en jeu. 

Comme je l'explique dans "gaspillage", ce n'est pas une critique du profit, ni de la motivation du profit ni de n'importe quelle notion théorique concernant le libre marché. J'illustre simplement un argument très important. Des fonds pas assez importants, divisés entre plusieurs groupes n'ayant aucune raison de coopérer, sont inefficaces et n'aboutiront pas plus à un traitement de GUÉRISON que si nous prions le "Dieu Spaghetti". Vous devez donc vous demander : quelle est ma super idée ?

Et bien, ce n'est pas ma super idée. C'est une solution qui a fait ses preuves avec des résultats attestés et qui montre qu'avec la somme d'argent appropriée et surtout avec une organisation et une gestion correctes, il devient possible de réaliser des choses qui semblent impossibles. Bienvenus à la classe d'anatomie pour le financement des cellules souches.

Avant que je ne me lance à écrire l'histoire complète du projet de la bombe atomique, laissez-moi vous dire que ce n'est pas mon objectif. À la fin de ce post, je vous donnerai de très bons liens si cela vous intéresse. Ce que je vais faire c'est vous exposer les principales similarités et différences. Vous pourrez ensuite juger si une organisation adéquate peut faire passer les cellules souches de l'état de recherche à celle de traitement.

Ni les cellules souches, ni les bombes atomiques ne sont des chimères :
Nous ne pouvons pas éviter les maladies, pas plus qu'ils ne peuvent nier la création d'une bombe atomique. De l'argent sans la science n'aboutira à rien. Quand les États-Unis, l'Union Soviétique, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon se sont intéressés à la bombe atomique, il y avait déjà beaucoup de données scientifiques derrière cette idée et les gouvernements de ces quatre pays ont investi beaucoup de ressources pour essayer de convertir la science en bombe atomique. La Grande-Bretagne attaquée par l'Allemagne n'était pas en mesure de la développer et a envoyé, très tôt, leurs importantes idées atomiques aux États-Unis dans une lettre du comité MAUD. L'Allemagne nazie comptant avec certains des meilleurs cerveaux scientifiques du monde et l'industrie chimique la plus développée ne pouvait plus le faire après que la plupart de ses esprits d'élite sont devenus des réfugiés des nazis. En 1943, le Japon souffrait déjà de pénuries qui rendaient leur projet de bombe atomique secondaire à côté d'efforts de guerre plus pragmatiques. Ce furent les États-Unis, puissance économique et industrielle protégée de la guerre par deux océans, aidés par les gouvernements britannique et canadien qui construisirent la bombe. 

Tout comme aujourd'hui avec les cellules souches, beaucoup de la science pour la bombe atomique était là, mais dans différents endroits. Jusqu'au financement du Projet Manhattan par Roosevelt en 1941, la plus grande partie de la recherche était menée par le gouvernement (depuis 1939) et des fondations privées finançaient la recherche dans des universités (tout comme pour les cellules souches aujourd'hui) dans tous les États-Unis. Le Projet Manhattan a finalement regroupé les chercheurs et les recherches essentiels pour les installer dans quatre endroits principaux. Quatre ans plus tard, deux bombes atomiques était larguées sur le Japon.

La recherche sur les cellules souches est peut-être déjà beaucoup plus avancée que celle sur la bombe atomique en 1941. En 1939, Enrico Fermi, physicien italien réputé pour son travail de développement du premier réacteur nucléaire, a déclaré "qu'il est peu probable qu'une bombe atomique existe, rien ne nous dit que nous ne poursuivons pas une chimère." Si l'on compare cela à la déclaration de Hans Keirstead, éminent chercheur sur les cellules souches, dans laquelle il a dit que les cellules souches pour les blessures sur la moelle épinière ne sont pas une question de si, mais de quand en dénonçant toutefois un manque de fonds, on ne peut que constater qu'un genre de Projet Manhattan appliqué aux cellules souches permettrait de faire passer les thérapies de cellules souches des laboratoires aux hôpitaux, encore plus rapidement que la création de la bombe atomique.

Quand le Projet Manhattan a été créé en 1941, il restait beaucoup de chemin à faire et beaucoup de questions sans réponse. Se posait notamment le problème de la séparation de l'isotope (séparer le bon uranium du mauvais), et celui du choix de la meilleure méthode parmi les trois principales étudiées. Il fallait ensuite savoir si le matériel fissible pour la réaction en chaîne devait être de l'uranium ou du plutonium, si cela serait une bombe à fission ou à fusion. Ces problèmes ont tous été résolus parce que tous les principaux acteurs agissaient ensemble et coopéraient.

On entend toujours parler de comment l'organisation, ou encore pire, l'organisation du gouvernement étoufferait la recherche et l'innovation, mais en fait, ce n'est pas vrai. Beaucoup de recherches et d'innovations diverses sur les cellules souches sont en cours mais ce dont nous avons besoin est une solution pour amener le meilleur de la recherche du laboratoire au lit d'hôpital et cela veut dire accélérer le processus. Comme avec la bombe atomique, l'implication du gouvernement, en fait le contrôle du gouvernement, a permis de s'assurer que les scientifiques choisissaient les meilleures méthodes pour concevoir la bombe ; ils ne pouvaient pas simplement débattre de la meilleure méthode. Ils avaient le pistolet sur la tempe, parce que...

Il y avait/a la guerre :
La principale motivation des États-Unis pour entreprendre les recherches sur la bombe atomique était la peur que les Nazis la fassent avant eux. Einstein a écrit à Roosevelt, le président américain, un peu moins d'un mois avant l'invasion de la Pologne par les Nazis, en lui faisant part de son inquiétude que l'Allemagne était sur la voie d'obtenir une bombe. Même si elle n'était pas encore entrée en guerre, Roosevelt savait très bien que dans un futur proche, l'Amérique ne pourrait pas restée neutre et devrait gérer ce problème d'un ennemi futur possédant l'arme la plus puissante du monde. Je suis sûr que c'est une bonne motivation.

Sans compter les maladies qui pourraient être SOIGNÉES par les thérapies par cellules souches en plus des blessures de la moelle épinière, le nombre de personnes handicapées à cause de cette condition (450 000 aux États-Unis) dépasse celui des personnes américaines mortes pendant la deuxième guerre mondiale. Deux cent mille de plus que les 250 000 vies américaines qui pourraient avoir été perdues, selon certains, si l'Amérique avait envahi le Japon plutôt que de larguer la bombe atomique. Plus de cent fois le nombre de morts américains pendant la guerre en Irak. Ces chiffres ne cherchent pas à diminuer la valeur de ceux qui sont morts pendant les guerres. Au contraire, cela donne tout son sens au combat pour les vies que les TRAITEMENTS par cellules souches pourraient sauver. Nous sommes dans une situation de guerre maintenant. Quand il n'y avait aucune possibilité de remède, la guerre était perdue ; maintenant nous avons une chance de gagner.

Le monde des affaires ne devrait pas plus avoir une bombe atomique que les cellules souches.
Des entreprises privées ne devraient avoir aucun contrôle sur qui a droit aux traitements par cellules souches, ni par des prix trop élevés ni par des contrôles de brevets. Il ne s'agit pas d'un nouveau sirop pour la toux. Ces traitements changeront fondamentalement la société, tout comme cela a été le cas pour la puissance atomique, et le titulaire du brevet ne devrait pas décider qui peut se soigner. 

Bizarrement, il existe aussi des problèmes de brevet pour la bombe atomique. Leo Szilard, physicien hongrois, disposait du brevet pour la réaction en chaîne nucléaire. Justement ou injustement, cela a été simplement ignoré puisqu'on ne peut rien imposer au gouvernement. Il aurait fallu un non-conformiste, comme l'est souvent décrit Szilard, pour mettre en place cette idée mais, à la fin, Szilard n'a pas pu réunir des fonds pour ce projet. Szilard n'a pas fait la bombe atomique, c'est le gouvernement des États-Unis qui l'a fait.

Les malades ne seront pas à la merci d'entreprises privées qui décideront, puisqu'ils auront le brevet, si une nouvelle thérapie par cellules souches entrera sur le "marché". Est-il possible qu'un médicament pouvant sauver des vies ne soit PAS mis sur le marché par des détenteurs de brevet privés. Voyez par vous-mêmes.
Tamiflu et autres (vous trouverez aussi des suggestions de fonds alternatifs)

La bombe existe, les traitements par cellules souches non :
Quatre ans après la mise en place du Projet Manhattan, dirigé par le gouvernement des États-Unis, la bombe atomique était née.

Où en sommes-nous dans la recherche sur les cellules souches et combien de temps reste-t-il avant d'arriver à un remède ? Même lorsque de nouveaux remèdes semblent exister (voir "Des nouvelles si bonnes que cela vous rendra malade"), ils sont loin d'être couramment utilisés.

Je vais attendre maintenant que quelqu'un me contredise et me prouve que laisser la recherche sur les cellules souches dans des mains privées permettrait d'obtenir des remèdes pour toute la population.

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