Pour revenir sur le billet d'hier intitulé «
Peace talks break down with RHF » (Echec
des discussions avec RHF), j’ai posté un document qui nous avait été envoyé
par l'Institut Rick Hansen détaillant leur plan pour soigner la paralysie. Il
ne s'agit pas vraiment d'un programme pour soigner les lésions médullaires
chroniques, mais l’Institut déclare qu'il est basé sur un sondage effectué
auprès de personnes vivant avec une LM.
En fait l’IRH a fait tellement de sondages que
l'on pourrait croire qu’ils soignent les LM.
- L’IRH a fait un sondage auprès de 300 Canadiens vivant avec une LM en 2009.
- Le sondage a été si bien mené qu'il a « confirmé les résultats de plusieurs sondages scientifiques effectués durant la dernière décennie ici au Canada et dans le monde ».
- Plus récemment l’IRH fait un autre sondage auprès de 1600 Canadiens vivant avec une LM.
- Au sujet de leurs résultats, ils vont même jusqu'à dire : « Cela a été prouvé dans de nombreux sondages et recherches ».
Il me semble que la finalité de ces sondages est
de « prouver » que les personnes vivant avec une LM ne veulent pas de
traitement.
Qu'avait
révélé leur sondage de 2009 mené auprès de 300 Canadiens vivant avec une LM sur les besoins prioritaires ?
- Les préoccupations liées à la fonction vésicale et à l'infection des voies urinaires constituaient la première priorité pour les gens atteints de LM.
- La seconde priorité la plus identifiée était la douleur neuropathique.
- S'ajoutaient à cela les escarres et les complications intestinales, dernières des quatre grandes priorités les plus communément identifiées.
Donc si j'ai bien compris, la découverte d’un
traitement n'intéresse pas les personnes vivant avec une LM. Vraiment ?
J'ai aussi établi un ordre de priorités quant à
ce que je voudrais voir restauré chez moi, mais cela ne signifie pas que je ne
comprends pas que la régénération résoudra les problèmes que je veux. Mais il
faut croire qu'un sondage peut tout prouver.
Donc aujourd'hui j'aimerais vous démontrer que
la dernière chose dont un homme qui se noie a besoin, c’est d’un verre d'eau,
et que sa première priorité est de sortir la tête de l'eau. Quand on leur a
demandé s'ils préfèreraient avoir la tête hors de l'eau ou recevoir un million
de dollars, ils ont choisi de manière écrasante la première option (écrasante
est un euphémisme, ils étaient en fait unanimes).
Méthode
- Maintenez
la tête d'un homme sous l'eau en plaçant fermement votre pied sur sa
nuque.
- Alors que sa tête est immergée et qu'il ne peut pas s'échapper, donnez-lui trois choix et dites-lui d’utiliser ses doigts pour indiquer sa réponse.
- Les trois options sont : I. Qu’on enlève le pied de sa nuque afin de ne pas se noyer. II. Recevoir un million de dollars. III. Pouvoir avoir un verre d'eau.
Résultats
Les
300 hommes ont choisi la première solution.
On peut donc conclure que l'argent ou l'eau
potable ne nous intéressent pas.
Cela semble-t-il choquant ? Pensez-vous qu’il
n’y a pas lieu de comparer mon sondage à celui du RHI ? Je pense que si.
En fait, quand les gens doivent faire face à des
problèmes d'infection urinaire ou d'escarres
qui les tueront avant qu'un traitement ne soit mis au point, ils
choisiront de soigner ce qui les tuera à court terme. Cela n'a rien d'absurde
et mon sondage et celui du RHI démontrent exactement la même chose.
Mener ce genre de sondage est une vraie perte de
temps car nous connaissons déjà les réponses. Le RHI devrait être un chef de
file et ce n'est pas en faisant des sondages dont les réponses sont déjà
évidentes qu'on y parvient.
L'autre jour je relisais un de mes livres
préférés intitulé Made in Japan - Akio
Morita and Sony. Dans ce livre le regretté M. Morita relate comment Sony a
sorti le Walkman sans avoir fait d'étude de marché. Pourquoi ?
Selon M. Morita, « Notre stratégie était de diriger de public vers de nouveaux produits
plutôt que de leur demander quel type de produits ils désiraient... Le public
ne sait pas ce qui est possible, mais nous si. »
M. Hansen devrait prendre une page de ce livre
et montrer la voie, plutôt que de se contenter de suivre. Être un meneur ne
signifie pas ne pas prêter attention à ce que souhaite la communauté, mais cela
veut dire proposer des choix clairs basés sur ce qui est possible dans le futur
proche, ce dont les sondages sont incapables. Se préoccuper de nos vrais
problèmes à court terme et offrir la possibilité d'un traitement dans le futur
constitue un véritable équilibre entre soins et guérison, ces deux aspects
n’étant pas antithétiques.
Translator: Pauline Bollengier
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