samedi 2 mars 2013

Les résultats du sondage de « l'homme qui se noie » par la Fondation Rick Hansen


Pour revenir sur le billet d'hier intitulé « Peace talks break down with RHF » (Echec des discussions avec RHF), j’ai posté un document qui nous avait été envoyé par l'Institut Rick Hansen détaillant leur plan pour soigner la paralysie. Il ne s'agit pas vraiment d'un programme pour soigner les lésions médullaires chroniques, mais l’Institut déclare qu'il est basé sur un sondage effectué auprès de personnes vivant avec une LM.

En fait l’IRH a fait tellement de sondages que l'on pourrait croire qu’ils soignent les LM.

  • L’IRH a fait un sondage auprès de 300 Canadiens vivant avec une LM en 2009.
  • Le sondage a été si bien mené qu'il a « confirmé les résultats de plusieurs sondages scientifiques effectués durant la dernière décennie ici au Canada et dans le monde ».
  • Plus récemment l’IRH fait un autre sondage auprès de 1600 Canadiens vivant avec une LM.
  • Au sujet de leurs résultats, ils vont même jusqu'à dire : « Cela a été prouvé dans de nombreux sondages et recherches ».


Il me semble que la finalité de ces sondages est de « prouver » que les personnes vivant avec une LM ne veulent pas de traitement.

Qu'avait révélé leur sondage de 2009 mené auprès de 300 Canadiens vivant avec une LM  sur les besoins prioritaires ?
  • Les préoccupations liées à la fonction vésicale et à l'infection des voies urinaires constituaient la première priorité pour les gens atteints de LM.
  • La seconde priorité la plus identifiée était la douleur neuropathique.
  • S'ajoutaient à cela les escarres et les complications intestinales, dernières des quatre grandes priorités les plus communément identifiées.


Donc si j'ai bien compris, la découverte d’un traitement n'intéresse pas les personnes vivant avec une LM. Vraiment ?

J'ai aussi établi un ordre de priorités quant à ce que je voudrais voir restauré chez moi, mais cela ne signifie pas que je ne comprends pas que la régénération résoudra les problèmes que je veux. Mais il faut croire qu'un sondage peut tout prouver.

Donc aujourd'hui j'aimerais vous démontrer que la dernière chose dont un homme qui se noie a besoin, c’est d’un verre d'eau, et que sa première priorité est de sortir la tête de l'eau. Quand on leur a demandé s'ils préfèreraient avoir la tête hors de l'eau ou recevoir un million de dollars, ils ont choisi de manière écrasante la première option (écrasante est un euphémisme, ils étaient en fait unanimes).

Méthode
  1. Maintenez la tête d'un homme sous l'eau en plaçant fermement votre pied sur sa nuque.
  2. Alors que sa tête est immergée et qu'il ne peut pas s'échapper, donnez-lui trois choix et dites-lui d’utiliser ses doigts pour indiquer sa réponse.
  3. Les trois options sont : I. Qu’on enlève le pied de sa nuque afin de ne pas se noyer. II. Recevoir un million de dollars. III. Pouvoir avoir un verre d'eau.
Résultats
Les 300 hommes ont choisi la première solution.

On peut donc conclure que l'argent ou l'eau potable ne nous intéressent pas.
Cela semble-t-il choquant ? Pensez-vous qu’il n’y a pas lieu de comparer mon sondage à celui du RHI ? Je pense que si.

En fait, quand les gens doivent faire face à des problèmes d'infection urinaire ou d'escarres  qui les tueront avant qu'un traitement ne soit mis au point, ils choisiront de soigner ce qui les tuera à court terme. Cela n'a rien d'absurde et mon sondage et celui du RHI démontrent exactement la même chose.

Mener ce genre de sondage est une vraie perte de temps car nous connaissons déjà les réponses. Le RHI devrait être un chef de file et ce n'est pas en faisant des sondages dont les réponses sont déjà évidentes qu'on y parvient.

L'autre jour je relisais un de mes livres préférés intitulé Made in Japan - Akio Morita and Sony. Dans ce livre le regretté M. Morita relate comment Sony a sorti le Walkman sans avoir fait d'étude de marché. Pourquoi ?

Selon M. Morita, « Notre stratégie était de diriger de public vers de nouveaux produits plutôt que de leur demander quel type de produits ils désiraient... Le public ne sait pas ce qui est possible, mais nous si. »

M. Hansen devrait prendre une page de ce livre et montrer la voie, plutôt que de se contenter de suivre. Être un meneur ne signifie pas ne pas prêter attention à ce que souhaite la communauté, mais cela veut dire proposer des choix clairs basés sur ce qui est possible dans le futur proche, ce dont les sondages sont incapables. Se préoccuper de nos vrais problèmes à court terme et offrir la possibilité d'un traitement dans le futur constitue un véritable équilibre entre soins et guérison, ces deux aspects n’étant pas antithétiques.

Translator: Pauline Bollengier

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