From 28 October 2010 StemCells&AtomBombs: Rotting on Remand and the Geron trials
Je comprends parfaitement ce que ressent le protagoniste de cette chanson. Tous ceux qui se sont retrouvés face à un médecin, et se sont entendus dire qu'ils avaient une maladie chronique, comprennent très bien ces paroles.
Dans mon cas, le médecin m'a expliqué très clairement, le jour suivant mon opération, que j'étais paralysé, mais que tenant compte des recherches en cours sur les cellules souches, il existait une chance significative que quelque chose puisse être fait dans un futur proche. Il refusa de me condamner. J'allais moisir en détention provisoire.
Certains prisonniers baissent les bras. Ils refusent de participer à la vie. D'autres encore, en particulier ceux qui vivent dans des pays qui proposent des programmes de réhabilitation, continuent à vivre leur vie. Ils vont à l'école, écrivent des livres, étudient le droit, et parfois même se marient et profitent de visites conjugales.
Mais tous les prisonniers, quelle que soit la façon dont ils décident de vivre leur vie carcérale, ont un point commun : ils sont privés de leur liberté totale, de manière assez semblable à ceux qui souffrent de maladies chroniques. Il n'existe là pas de véritable épanouissement, il n'y a que la possibilité de "mettre son temps à profit", de "gérer son temps", ou de "combattre le temps". Dans tous les cas, vous restez prisonnier.
Toutes les preuves concernant les résultats régénératifs permis par les cellules souches sur les lésions de la colonne, la cécité, la maladie de Charcot, la sclérose en plaques, les maladies cardiaques etc, n'ont pas le moindre sens si nous n'en arrivons pas aux traitements sur les humains. Dans le cas des lésions de la colonne, j'entends dire qu'il faut procéder petit à petit, qu'on ne peut pas se permettre de prendre de gros risques puisque nous avons notre qualité de vie dans nos chaises roulantes. Oui, nous pouvons avoir une certaine qualité de vie. Comme un prisonnier modèle. Mais nous continuons à moisir en détention provisoire.
Je ne dis pas que nous devons prendre des risques inconsidérés. Je dis simplement que nous devons faire en sorte que le gouvernement prenne en main la coordination de ces projets, et ne la laisse pas à Geron et à ses investisseurs (qui pourraient tout aussi bien partir en courant si les essais ne se révèlent pas concluants). Je ne parle pas d'un risque qui approche de près ou de loin celui qui se présentait lors du test de la première bombe atomique. Là, ils faisaient face à un vrai risque.
L'un des scientifiques évoqua la possibilité qu'une explosion atomique, par réaction en chaîne, mette le feu à l'atmosphère toute entière. Un autre scientifique calcula que cela n'arriverait pas. Après quelques recherches, ils concluèrent que "le fait que l'atmosphère s'enflamme n'était pas impossible, mais peu probable". Cela dit, la question ne fut déterminée que le jour où ils firent exploser la première bombe.
Nous devons refuser de devenir des prisonniers modèles, et d'attendre patiemment. Nous devons élever la voix, tous ensemble, pour gagner cette guerre.
Plutôt risqué, cette histoire de mettre le feu à l'atmosphère toute entière... Et pourtant ils ont choisi de continuer, pour gagner une guerre.
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