From 30 September 2010 StemCells&AtomBombs: And I thought the atom bomb was perfect
Juste quand je pensais que la fabrication de la bombe atomique était l'exemple parfait de ce qui peut être fait avec le soutien complet du gouvernement, sa coordination et son financement, je réalise que je n'avais que la moitié de l'histoire.
Oui, j'avais raison lorsque j'expliquais que l'utilisation de toute la force de l'état avait permis de construire rapidement la bombe atomique, mais à quoi peut servir un appareil nucléaire si on ne peut pas faire exploser les gens avec ? Ce serait comme disposer d'un traitement à base de cellules souches pour la cécité mais ne pas l'utiliser pour soigner les aveugles (cliquez ici pour plus d'informations).
Non, l'histoire après que la bombe a été construite montre de manière encore plus évidente comment le gouvernement a joué un rôle encore plus central dans le renforcement du pouvoir destructeur de la bombe et dans l'assurance que la bombe serait utilisée afin de causer le plus de victimes possible.
Tout d'abord, ils ont voulu augmenter la force de la bombe atomique en elle-même et c'est pour cela qu'ils ont fait la nouvelle bombe A améliorée : la bombe thermonucléaire. La première bombe atomique lancée sur Hiroshima n'était que de 12,5 kilotonnes (note : kilotonnes ne se réfère pas au poids de la bombe mais à son équivalence en TNT. Par conséquent, cette bombe lancée sur Hiroshima équivalait à lancer 12,5 kilotonnes de TNT). La bombe thermonucléaire, fabriquée peu de temps après la bombe atomique, a rendu la valeur de KILOTONNE obsolète. La bombe thermonucléaire a élevé la mesure à la MÉGAtonne.
Mais, encore une fois, à quoi peuvent servir quelques mégatonnes si on ne peut pas les utiliser ?
Alors, dans les années 50, les américains et les soviétiques se sont activés pour voir qui pourrait bomber le mieux son ennemi. Ils ont construit des bombardiers de grande portée et une large gamme d'armes nucléaires tactiques, y compris des obus d'artillerie attachés au nucléaire, des missiles de courte portée et même des mines individuelles. En fin de compte, les missiles balistiques intercontinentaux des années 60 ont permis à chacune des superpuissances d'utiliser des armes nucléaires avec peu d'avertissement.
Des milliers de bombes atomiques et thermonucléaires. Et alors !
Les moyens de déployer ces armes. Et alors !
Ce qu'il fallait ensuite c'était un plan efficace pour tuer avec.
C'est pour cela que, dans les années 1960, dans les derniers mois de sa présidence, le président de l'époque, Eisenhower, a conçu SIOP (Single Integrated Operational Plan) en accord avec les militaires.
Jusque-là, chaque branche de l'appareil militaire (l'armée, la marine et l'aviation) construisait ses propres armes nucléaires avec ses propres plans de guerre. Eisenhower l'a bien vu. On ne peut pas laisser tout le monde courir bon gré mal gré avec des armes nucléaires, cela ne servait à rien. Il fallait un plan d'attaque COORDONNÉ. C'est exactement ce que SIOP a fait.
Quelques exemples.
Si les soviétiques avaient attaqué les États-Unis ou l'Europe occidentale, les États-Unis auraient alors lancé TOUTES leurs armes nucléaires contre l'Union Soviétique, l'Europe de l'est et la Chine communiste. SIOP allait même plus loin en prédéterminant quelles armes et combien seraient lancées sur chaque cible. Mille quatre cent cinquante-neuf bombes, un total de 2 164 mégatonnes, face à 654 cibles faisant 175 millions de victimes.
Selon ce plan, une ville russe de la taille d'Hiroshima recevrait trois bombes : une bombe de 4,5 mégatonnes et deux de 1,1 mégatonne, juste au cas où la première raterait. Plus de 600 fois la puissance explosive de la misérable bombe de 12,5 kilotonnes lancée sur Hiroshima. Un article du 27 septembre 2010 paru dans le Time magazine disait à ce sujet : "les calculs intégrés dans ce plan faisaient peur car ils avaient pour conséquence de terribles exterminations."
L'Albanie, un petit pays qui était alors en train de s'émanciper du bloc soviétique, justifiait l'utilisation d'une bombe de PLUSIEURS mégatonnes simplement parce qu'elle avait un large radar de défense aérienne. Tout en expliquant le plan albanien à la nouvelle administration Kennedy, un général a dit au nouveau Secrétaire de la défense, Robert McNamara : "M. le Secrétaire, j'espère que vous n'avez pas d'amis ni de relations en Albanie, parce que nous allons devoir simplement l'effacer !"
En voilà un plan ! L'appareil, les moyens pour l'utiliser et un plan pour ce faire.
Oui, j'avais raison lorsque j'expliquais que l'utilisation de toute la force de l'état avait permis de construire rapidement la bombe atomique, mais à quoi peut servir un appareil nucléaire si on ne peut pas faire exploser les gens avec ? Ce serait comme disposer d'un traitement à base de cellules souches pour la cécité mais ne pas l'utiliser pour soigner les aveugles (cliquez ici pour plus d'informations).
Non, l'histoire après que la bombe a été construite montre de manière encore plus évidente comment le gouvernement a joué un rôle encore plus central dans le renforcement du pouvoir destructeur de la bombe et dans l'assurance que la bombe serait utilisée afin de causer le plus de victimes possible.
Tout d'abord, ils ont voulu augmenter la force de la bombe atomique en elle-même et c'est pour cela qu'ils ont fait la nouvelle bombe A améliorée : la bombe thermonucléaire. La première bombe atomique lancée sur Hiroshima n'était que de 12,5 kilotonnes (note : kilotonnes ne se réfère pas au poids de la bombe mais à son équivalence en TNT. Par conséquent, cette bombe lancée sur Hiroshima équivalait à lancer 12,5 kilotonnes de TNT). La bombe thermonucléaire, fabriquée peu de temps après la bombe atomique, a rendu la valeur de KILOTONNE obsolète. La bombe thermonucléaire a élevé la mesure à la MÉGAtonne.
Mais, encore une fois, à quoi peuvent servir quelques mégatonnes si on ne peut pas les utiliser ?
Alors, dans les années 50, les américains et les soviétiques se sont activés pour voir qui pourrait bomber le mieux son ennemi. Ils ont construit des bombardiers de grande portée et une large gamme d'armes nucléaires tactiques, y compris des obus d'artillerie attachés au nucléaire, des missiles de courte portée et même des mines individuelles. En fin de compte, les missiles balistiques intercontinentaux des années 60 ont permis à chacune des superpuissances d'utiliser des armes nucléaires avec peu d'avertissement.
Des milliers de bombes atomiques et thermonucléaires. Et alors !
Les moyens de déployer ces armes. Et alors !
Ce qu'il fallait ensuite c'était un plan efficace pour tuer avec.
C'est pour cela que, dans les années 1960, dans les derniers mois de sa présidence, le président de l'époque, Eisenhower, a conçu SIOP (Single Integrated Operational Plan) en accord avec les militaires.
Jusque-là, chaque branche de l'appareil militaire (l'armée, la marine et l'aviation) construisait ses propres armes nucléaires avec ses propres plans de guerre. Eisenhower l'a bien vu. On ne peut pas laisser tout le monde courir bon gré mal gré avec des armes nucléaires, cela ne servait à rien. Il fallait un plan d'attaque COORDONNÉ. C'est exactement ce que SIOP a fait.
Quelques exemples.
Si les soviétiques avaient attaqué les États-Unis ou l'Europe occidentale, les États-Unis auraient alors lancé TOUTES leurs armes nucléaires contre l'Union Soviétique, l'Europe de l'est et la Chine communiste. SIOP allait même plus loin en prédéterminant quelles armes et combien seraient lancées sur chaque cible. Mille quatre cent cinquante-neuf bombes, un total de 2 164 mégatonnes, face à 654 cibles faisant 175 millions de victimes.
Selon ce plan, une ville russe de la taille d'Hiroshima recevrait trois bombes : une bombe de 4,5 mégatonnes et deux de 1,1 mégatonne, juste au cas où la première raterait. Plus de 600 fois la puissance explosive de la misérable bombe de 12,5 kilotonnes lancée sur Hiroshima. Un article du 27 septembre 2010 paru dans le Time magazine disait à ce sujet : "les calculs intégrés dans ce plan faisaient peur car ils avaient pour conséquence de terribles exterminations."
L'Albanie, un petit pays qui était alors en train de s'émanciper du bloc soviétique, justifiait l'utilisation d'une bombe de PLUSIEURS mégatonnes simplement parce qu'elle avait un large radar de défense aérienne. Tout en expliquant le plan albanien à la nouvelle administration Kennedy, un général a dit au nouveau Secrétaire de la défense, Robert McNamara : "M. le Secrétaire, j'espère que vous n'avez pas d'amis ni de relations en Albanie, parce que nous allons devoir simplement l'effacer !"
En voilà un plan ! L'appareil, les moyens pour l'utiliser et un plan pour ce faire.
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